Canard PC. Derrière ce nom rigolo se cache un des porte-drapeau de la presse indépendante sur les jeux vidéo. Après avoir quitté Pantin, la petite rédaction est de retour dans le 20e arrondissement, dans la pépinière d’entreprise où elle avait fait ses débuts en 2003, rue Soleillet.
Au deuxième sous-sol, là où la lumière du jour est remplacée par celle des écrans d’ordinateur, la « jeunesse » de Canard PC nous a accordé un entretien aux allures de conversation. Entre eux, les membres du magazine de jeu vidéo s’appellent par leurs pseudonymes. Autour de la table se trouvent le rédacteur en chef Omar Boulon et les journalistes Louis-Ferdinand Sébum, Kahn Lusth, Guy Moquette et Maria Kalash.
O. Boulon : « Canard PC ? J’aurais choisi autre chose » |
Canard PC est né de la volonté d’anciens rédacteurs du magazine Joystick de garantir leur indépendance suite au rachat du titre par Future France. Devenu aujourd’hui Yellow Media, ce groupe détient plus d’une quinzaine de revues consacrés à l’informatique, la jeunesse et le jeu vidéo, notamment des magazines officiels pour le compte de Nintendo, Sony et Microsoft, créateurs des trois principales consoles de jeu : La Wii, la Playstation 3 et la Xbox360.
Didier Couly est le dessinateur de Canard PC. Chaque semaine, il égaye les premières pages de ses dessins.En quelques cases, il raconte une histoire se déroulant bien souvent au sein de la rédaction. Les personnages principaux en sont les rédacteurs, qui avouent que leur humour est parfois influencé par les personnages créés par Didier Couly.
(O. Boulon, écouter : 33″)
Il y a quelques années, Ivan Gaudé (dit Ivan le fou), un des créateurs de Canard PC, a comparé sa mission à un mélange de Charlie Hebdo (pour l’humour) et de 60 millions de consommateurs (pour les conseils donnés). La rédaction est aujourd’hui presque entièrement renouvelée, mais l’objectif est le même, d’ailleurs chaque test de jeu est accompagné de son prix et du nom de sa protection anti-piratage : « C’est une mission d’information, explique Omar Boulon, il faut dire au gens “quand t’installes un jeu sur ton PC, attends-toi à avoir ça qui s’installe”« . Kahn Lusth ajoute à propos de ces systèmes et des messages culpabilisateurs que l’on trouve en début de DVD : « Tu condamnes à l’ennui des types qui ont acheté un truc en toute légalité [...] c’est faire chier l’acheteur légal. » Deux critères qui rentrent nécessairement en compte dans le choix de la note finale.
Au cours de notre entretien, nous abordons la question de « l’esprit Canard PC ». Lord Casque Noir, directeur de la publication, qui passait -volontairement ou non- près de là, décide de faire partager son « expérience ».
Très vite, son discours devient un hommage à ses rédacteurs… Qu’ils évacuent par le rire. (écouter : 3′40″)
O. Boulon :
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Les actuels rédacteurs ont en commun d’être les enfants spirituels de leurs prédécesseurs, élevés au ton Canard PC, ils n’essaient pas pour autant d’imiter leurs aînés. Il leur est d’ailleurs bien difficile de définir ce qui précisément les rassemble. « On s’adresse à nous-même », explique Omar Boulon, avant d’en conclure « on fait un journal intime ».
L-F Sébum :
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S’ils apprécient le cocon de leur salle de rédaction, les journalistes de Canard PC bénissent leur nouvel environnement, surtout quand vient l’heure du déjeuner. Ils conseillent pèle-mêle le Lotus Bleu (en livraison), le Chantefable , l’Entre-potes et un restaurant qu’ils surnomment « les sushis pas dégueu » dont la description semble correspondre au Nakagawa 15, rue des gâtines.
Exclusivement consacré à l’univers du jeu vidéo PC, Canard PC s’adresse à son public comme à des adultes. « Le cœur du public, c’est des jeunes adultes riches », l’humour est potache, au grès des humeurs, mais toujours présent. Le magazine est destiné à un public averti, un brin élitiste et passionné de jeux vidéo. Pour le lecteur, il veut être la garantie d’une rédaction indépendante dans un milieu où la dépense moyenne pour l’achat d’un jeu PC tourne autour des 50 euros.
Lucas Malterre
Canard PC est en kiosque les 1ers et 15 de chaque mois au prix de 4,30€.
Il est actuellement touché par une grève au sein de Presstalis, la boite distribuant le magazine à Paris.
L’équipe du journal alimente également en parallèle le site internet du magazine canardpc.com.
Rhôôô, CPC laisse publier quoi que ce soit qui puisse laisser supposer que ce sont des gens sérieux ?
Étonnant…